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Le commerce mondial entre dans une nouvelle ère et les exportateurs canadiens doivent saisir l’occasion

Par Par Naomi Powell

Publié le 6 avril, 2021 • 4 min de lecture

Les fermetures d’usines, les pénuries de masques et d’équipement de protection individuelle et l’engorgement de nombreux ports causés par la pandémie ont mis en évidence de dangereuses faiblesses dans les chaînes logistiques mondiales. Aux États-Unis, principal partenaire commercial du Canada, les réseaux d’approvisionnement essentiels ont dû être réorganisés en fonction de nouvelles priorités : sécurité nationale, droits du travail, environnement et enjeux géopolitiques. Ces nouvelles chaînes logistiques sont au cœur d’une stratégie industrielle américaine visant à rapatrier la production en sol américain, à mettre fin à des décennies de pertes d’emplois, et à disputer à la Chine la place de leader mondial en matière de technologies de l’avenir, et notamment de véhicules électriques (VE), de batteries et de semi-conducteurs.

Dans le cas du Canada, elles représentent une occasion de regagner le terrain perdu, selon le rapport intitulé Interversion, publié récemment par les Services économiques RBC et Leadership avisé RBC. Une nouvelle stratégie commerciale continentale qui permettrait au Canada de se tailler une place dans les chaînes logistiques réorganisées qui sont en train d’émerger aux États-Unis pourrait redonner de l’élan au secteur des exportations, l’un des moteurs importants de la croissance économique au Canada. Elle pourrait aussi aider les secteurs sur lesquels reposent les exportations du Canada – la fabrication de véhicules automobiles, l’énergie et les métaux et minéraux, qui équivalent à plus de la moitié des exportations totales, soit 227 milliards de dollars en 2019 – à saisir de nouvelles occasions de croissance dans une économie plus verte. Les retombées pourraient être considérables et aider le Canada à progresser vers un objectif ambitieux, mais raisonnable consistant à augmenter ses exportations de 1 000 milliards de dollars d’ici 2030.

Le succès ne sera pas automatique. Il faudra rivaliser avec d’autres pays qui, eux aussi, chercheront à jouer un rôle dans les chaînes logistiques soutenant la plus importante économie du monde. Le Canada jouit cependant d’avantages considérables : il est profondément intégré au secteur automobile américain, il a conclu un accord de libre-échange avec les États-Unis et le Mexique, et il possède une expertise en technologies propres et des ressources naturelles en abondance, y compris des gisements de chaque minéral essentiel utilisé dans la production de batteries de véhicules électriques.

Il faudra procéder à un examen exhaustif afin d’en arriver à un dosage équilibré de politiques commerciales, fiscales et réglementaires et d’obtenir ainsi une part appréciable d’une assise manufacturière restructurée. Le Canada devra collaborer avec d’autres pays pour s’assurer que ses politiques industrielles sont concurrentielles. De plus, pour pouvoir conserver des éléments de grande valeur dans les chaînes logistiques, il devra faire de nouveaux investissements en formation professionnelle et dans un programme d’immigration stratégique.

Par ailleurs, afin d’avoir la compétitivité nécessaire pour attirer les investissements, le Canada devra envisager des outils politiques modernes pour appuyer les biens stratégiques comme les VE et les batteries, surtout compte tenu des incitatifs et des subventions offerts dans d’autres pays. Il devra établir des secteurs prioritaires pour l’investissement, renforcer ses infrastructures, et mettre en place des stratégies plus robustes en matière de recherche et développement et de compétences. Il devra aussi collaborer étroitement avec des partenaires internationaux clés en Europe et dans la région Indo-Pacifique afin de s’assurer que ses politiques sont concurrentielles et s’harmonisent avec celles des partenaires commerciaux qui partagent la même vision que lui.

Enfin, en établissant de nouvelles alliances et de nouveaux partenariats, le Canada doit veiller à ne pas susciter l’hostilité de la Chine, un acheteur important des produits agricoles et des ressources naturelles canadiens. Il pourrait être difficile pour le Canada de maintenir cette relation commerciale tout en cherchant simultanément à jouer un rôle important dans un programme américain qui vise à réduire la puissance économique de la Chine. Le Canada risque d’être pris en étau.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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