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La prochaine révolution verte à Regina, Saskatchewan : Les agriculteurs devraient-ils mieux raconter leur histoire et se faire entendre?

Par Sarah Kelsey

Publié le août 16, 2023 • 6 min de lecture

La durabilité fait partie de la vie des agriculteurs depuis des décennies, voire des siècles. Leur plus grande inquiétude, c’est que les politiques mises en place par Ottawa pour atteindre la carboneutralité nuisent à leur capacité à assumer leur responsabilité première, soit de produire des denrées alimentaires pour nourrir la population.

C’est ce qu’ont exprimé d’une manière ou d’une autre tous les invités du récent événement La prochaine révolution verte organisé par RBC à Regina, en Saskatchewan. La table ronde réunissait les personnes suivantes :

En gros, le message qu’ils veulent transmettre aux décideurs, c’est que les agriculteurs veulent collaborer avec eux à l’élaboration des politiques qui entraîneront des changements considérables dans le secteur à l’échelle nationale. La communication entre les deux parties doit devenir meilleure.

« Il est important que nous racontions bien notre histoire et que nous parlions de ce que nous avons fait pour innover et améliorer notre industrie », s’est empressé de dire M. Seymour. En tant qu’ancien banquier, il a passé des années à discuter avec des agriculteurs de la mesure et de la gestion de leurs intrants. « En ce qui a trait à la [carboneutralité], nous construisons l’avion en plein vol. Si quiconque prétend avoir la solution ultime, c’est faux. »

Selon lui, il est primordial que tout le monde travaille ensemble pour établir et réaliser les objectifs liés au carbone, et il incombe aux agriculteurs de prendre l’initiative de préciser ce que la durabilité signifie pour eux. « Nous [pouvons nous asseoir] et attendre [que] quelqu’un nous dise quoi faire, ou nous pouvons prendre le contrôle du récit maintenant, définir la notion [d’agriculture durable] et jouer un rôle de premier plan dans le débat. »

Il est également fondamental de corriger les idées fausses voulant que l’agriculture soit la source du problème du carbone au Canada, fait remarquer M. Webb.

« L’agriculture n’est pas le problème, c’est plutôt la solution, déclare-t-il. Nous devons bien raconter notre histoire avant de réfléchir à la façon dont nous pouvons innover pour nous améliorer encore plus. »

Il souligne les données sur le cycle de vie du carbone tirées de son travail auprès du GIFS comme exemple de l’importance de corriger les idées fausses.

« L’un des résultats qui sautent aux yeux, c’est que [les agriculteurs canadiens produisent moins de carbone], indique-t-il. L’agriculture de l’Ouest canadien et de la Saskatchewan génère 140 % moins de carbone que celle de notre plus proche concurrent, les États-Unis, et plus de 200 % moins que celle de l’Europe. À l’heure actuelle, le Canada occupe [une] position enviable. En effet, nous sommes les meilleurs, mais nous ne sommes pas très doués pour le faire savoir. »

M. Hebert pense que si les acteurs de l’industrie agricole ont du mal à communiquer ce qu’ils font, c’est en partie parce que chacun a sa méthode de commercialisation.

« C’est un secteur très fragmenté, explique-t-il. Il y a tellement d’agriculteurs, de groupes de cultivateurs différents. Si 150 groupes font pression sur le ministre canadien de l’Agriculture, c’est bien évident que le message n’est pas clair. »

Il poursuit en disant que le message que la plupart des fonctionnaires et des consommateurs reçoivent, ce n’est pas que les agriculteurs produisent des denrées alimentaires pour nourrir les gens, mais plutôt qu’ils utilisent toutes sortes de produits toxiques et nocifs pour gérer leurs cultures.

Il pose la question suivante : « Si vous n’étiez pas du milieu et que vous [entendiez] les termes engrais, pesticide, herbicide, génétiquement modifié, est-ce que cela vous ferait penser à une tête de mort ou [est-ce que cela vous évoquerait] les meilleurs aliments que vous ayez jamais [mangés] ? »

« Nous aurions pu commencer [en disant] que l’engrais est simplement la nourriture des plantes et que chaque plante que nous cultivons est comme un enfant et que nous lui apportons des calories. Ou alors, que les herbicides sont similaires à des médicaments et les fongicides, à des multivitamines visant à renforcer la santé de [nos enfants]. Ce serait une tout autre histoire pour les consommateurs et les représentants gouvernementaux. Mais ce n’est pas comme ça que cela a été présenté et nous avons beaucoup de [rattrapage] à faire. »

De l’avis de M. Hebert, cette situation a donné lieu à un système dans lequel le gouvernement laisse parfois les agriculteurs à l’écart des discussions relatives à des décisions politiques cruciales.

« C’est le gouvernement qui mène [l’élaboration des politiques], affirme-t-il. [Par conséquent], le marché mondial de la conformité fait passer [de mauvaises politiques] par l’intermédiaire de multinationales. »

Mme Joutsi fait écho aux réflexions de M. Hebert et avance que les agriculteurs doivent travailler avec des partenaires (comme RBC ou BDO) pour s’assurer de se faire entendre auprès des bonnes personnes.

« En tant qu'[agriculteurs], nous appliquons tous déjà beaucoup d’excellentes pratiques d'[agriculture] durable, note-t-elle. Cette information n’est cependant pas communiquée aux personnes voulues, et il est difficile d’aller de l’avant dans un esprit de collaboration. En discutant avec les producteurs, j’ai pu constater qu’il existe de réels obstacles à l’intégration [des pratiques d’agriculture durable] dans leurs activités. Il y a aussi l’incertitude des coûts économiques et la rapidité des pressions réglementaires. Donc, pour concevoir une stratégie significative d'[agriculture durable], les [politiques] doivent être collaboratives, rentables et pratiques et [elles] doivent tenir compte de toutes les personnes présentes dans cette salle et de toute la population du pays. »

Cliquez ici pour consulter le récent rapport La prochaine révolution verte de RBC.

Vous pouvez également découvrir ce que les experts du secteur et les agriculteurs présents lors de nos autres événements avaient à dire à propos du rôle de la durabilité dans l’avenir de l’agriculture.

Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, explicitement ou implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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Agriculture ESG