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Les facteurs de changement dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire du Canada

Par RBC

Publié le mai 17, 2024 • 9 min de lecture

L’instabilité actuelle dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale découle de plusieurs facteurs. Cela dit, les entreprises peuvent mettre en place des mesures pour faire face à un contexte économique incertain.

De quoi les entreprises du secteur de l’alimentation ont-elles besoin pour affronter les vents contraires qui soufflent actuellement sur la chaîne d’approvisionnement à l’échelle mondiale ? De beaucoup de soutien, affirment Terri Lang et Andrew McLauchlin, respectivement directrice générale et directeur général, Marchés principaux, secteur commercial, RBC, qui s’intéressent à la chaîne d’approvisionnement. Mme Lang et M. McLauchlin reconnaissent que l’instabilité actuelle dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale découle de plusieurs facteurs, mais ajoutent que les entreprises peuvent mettre en place des mesures pour faire face à un contexte économique incertain.

Les principaux enjeux qui touchent actuellement la chaîne d’approvisionnement alimentaire

Comme l’a souligné l’équipe Actions, Marchés émergents RBC, dans un récent rapport, plusieurs facteurs influent sur la demande et la consommation dans le secteur de l’alimentation à l’échelle mondiale.

1) Changements climatiques

Les Nations Unies ont lancé une mise en garde concernant la crise alimentaire à venir en raison des problèmes criants qui perturbent les systèmes agroalimentaires. Il est impératif de trouver des solutions. En effet, les ressources sont exploitées à l’excès, et les terres arables se font de plus en plus rares, sans compter la hausse prévue de la demande d’aliments, qui devrait s’établir à plus de 50 % entre 2020 et 2050. Les systèmes alimentaires n’ont d’autre choix que de revoir leur mode de fonctionnement, puisque les méthodes actuelles ne sont pas viables.

Les entreprises se voient donc obligées d’innover et de trouver de nouveaux moyens pour produire et conditionner les aliments, un objectif louable à long terme, mais qui comporte son lot de difficultés à court terme.

« L’alimentation est le secteur le plus complexe. Tout le monde doit manger, mais peu de gens réfléchissent à ce qu’il faut mettre en place pour assurer la durabilité dans la production alimentaire. Innover ne se résume pas à adopter de nouvelles technologies. Il faut plutôt explorer de nouvelles façons de faire tout en respectant la réglementation nationale sur la salubrité des aliments, indique Mme Lang. C’est tout un défi, étant donné surtout les phénomènes météorologiques imprévisibles qui compromettent les récoltes. »

2) Préoccupations concernant la salubrité des aliments et leur traçabilité

Les entreprises sont de plus en plus appelées à indiquer d’où viennent leurs produits, quel est leur mode de production, et qui les fabrique et les distribue. Une tendance plus large les pousse en fait à se doter de stratégies durables liées aux questions d’environnement, de société et de gouvernance (ESG).

Dans bien des endroits, de nouvelles lois obligent même les entreprises à démontrer que les produits qu’elles importent respectent la réglementation et les normes nationales et qu’ils ne proviennent pas d’activités illégales.

« Les gens se soucient maintenant davantage des critères ESG, et les entreprises doivent se plier aux exigences que cela entraîne, si ce n’est directement, à tout le moins dans leurs relations avec les grands détaillants et autres acteurs importants, déclare M. McLauchlin. Le gaspillage des aliments représente par exemple un enjeu majeur au sein du secteur. »

3) Changements des préférences

Au-delà de l’intérêt croissant porté au gaspillage alimentaire, la durabilité représente une question importante. Les consommateurs cherchent plus que jamais à s’approvisionner auprès d’entreprises alimentaires ayant des pratiques durables.

« Les consommateurs ont à cœur la durabilité, ce qui s’observe dans les produits qu’ils achètent et le prix qu’ils sont prêts à payer, souligne Mme Lang. Par exemple, les gens délaissent les aliments emballés dans du plastique au profit de ceux vendus dans des contenants peu nocifs pour l’environnement. Les fabricants doivent donc soudainement partir à la recherche de nouveaux fournisseurs de produits d’emballage. »

M. McLauchlin ajoute : « Les entreprises cherchent des moyens de croître, et le fait de devoir s’adapter à l’évolution des comportements des consommateurs leur complique la tâche. Bien souvent, elles n’arrivent pas à évaluer avec précision l’ampleur de la demande ou encore à déterminer s’il s’agit d’une tendance à long terme. Elles doivent donc bien réfléchir avant d’investir dans de nouvelles pratiques. »

4) Conjoncture économique difficile

Personne ne sera surpris d’apprendre que les habitudes d’achat de produits alimentaires ont changé en raison de la situation économique actuelle et de la hausse du coût de la vie, indique Mme Lang. Il y a quelques années, souligne-t-elle, des détaillants comme Whole Foods Market enregistraient une forte affluence. Or, les gens sont maintenant plus nombreux qu’avant à se tourner vers des enseignes à bas prix comme No Frills ou Food Basics.

« Les entreprises propriétaires des épiceries au rabais se sont mises à examiner avec leurs fournisseurs des moyens de réduire les prix. On cherche à abaisser la facture partout », dit Mme Lang.

La situation oblige aussi les entreprises à se procurer des ingrédients plus abordables pour fabriquer leurs produits.

« Étant donné le nombre élevé d’ingrédients qui entrent dans la fabrication de la plupart des aliments et des boissons, il est tout naturel que les entreprises se tournent vers l’étranger pour obtenir des matières premières, souligne M. McLauchlin. Par contre, elles s’exposent alors à la volatilité des taux de change. »

Que peuvent faire les entreprises ?

D’abord, s’informer et évaluer la situation

Pour que l’entreprise puisse garder le cap malgré les difficultés qui touchent la chaîne d’approvisionnement alimentaire mondiale, les dirigeants doivent d’abord s’informer sur les enjeux dont il a été question plus haut. Ainsi, ils comprendront où l’entreprise se dirige si elle ne se conforme pas aux nouvelles normes ou préférences des consommateurs.

« Si vous ne ressentez pas encore les effets des bouleversements en cours, ce n’est qu’une question de temps, affirme Mme Lang. La réalité finira par vous rattraper. Les entreprises doivent montrer qu’elles s’adaptent aux tendances du marché, et chaque étape pour y parvenir doit être suivie au moment adéquat. »

Comme le souligne Mme Lang, il est utile de faire appel à des professionnels bien au fait de ce qui touche la chaîne d’approvisionnement mondiale. Les experts comme elle et M. McLauchlin peuvent aussi aider les entreprises à évaluer les risques, à déterminer sur quels éléments se concentrer et à établir les priorités.

Ensuite, chercher d’autres fournisseurs

La Trade Club Alliance est un bon exemple de ressource pouvant aider les entreprises du secteur alimentaire à trouver de nouveaux fournisseurs, si nécessaire.

L’Alliance est née pour répondre au besoin d’information des entreprises qui traversent des difficultés. Elle offre une plateforme numérique novatrice qui met les membres en contact avec des partenaires de confiance dans de nouveaux marchés. Les relations qui se créent ainsi favorisent aussi la croissance.

Depuis sa création en 2015, l’Alliance a élargi ses activités, qui couvrent maintenant 65 % des corridors commerciaux à l’échelle internationale, ce qui représente 79 % du PIB mondial (et la croissance se poursuit !). Ses quelque 23 800 membres dans plus de 40 pays ont pu profiter jusqu’ici de près de 300 000 nouvelles occasions d’affaires.

Puis, gérer les liquidités et l’exposition au risque

« En période d’incertitude, il importe tout particulièrement de pouvoir présenter un bilan positif et d’avoir des liquidités suffisantes pour composer avec l’évolution des coûts, souligne M. McLauchlin. Comme nous l’avons vu au cours des dernières années, le contexte économique peut changer très rapidement et de façon imprévue. Par conséquent, les entreprises doivent être en mesure de s’adapter au changement, qu’il soit positif ou négatif. Elles ne doivent pas être surendettées, et elles doivent pouvoir trouver les liquidités nécessaires à l’exécution de leur stratégie. »

M. McLauchlin ajoute que les entreprises doivent dans la mesure du possible mettre en place une couverture naturelle pour gérer le risque de change. « Ce n’est pas toujours possible. Il importe donc que l’entreprise connaisse son exposition au risque et ait un plan pour se protéger des effets de la volatilité. Les stratégies de change prudentes ne consistent pas nécessairement à tirer des gains à tous les coups, mais plutôt à être à l’aise avec le niveau de risque auquel l’entreprise est exposée. »

Étapes suivantes

Comme le soulignent Mme Lang et M. McLauchlin, les enjeux et les tendances touchant la chaîne d’approvisionnement alimentaire à l’échelle mondiale continuent d’évoluer. Les entreprises doivent donc être en mesure de réagir à la fois avec souplesse et fermeté, peu importe ce qui les attend. Il est essentiel pour elles de travailler avec le bon partenaire.

« Des partenaires, comme l’équipe RBC, aident à comprendre quelles sont les forces à l’œuvre sur le marché et comment en tenir compte, indique Mme Lang. Les facteurs énoncés ci-dessus ne disparaîtront pas de sitôt. Notre objectif est donc d’accompagner les entreprises, pour qu’elles puissent continuer d’avancer malgré les défis et bâtir aujourd’hui des assises solides pour assurer leur réussite. »

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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