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Emprunter pour contribuer à la croissance de son entreprise : 6 questions à se poser

Par RBC

Publié le mars 30, 2023 • 6 min de lecture

Ces 12 derniers mois, les taux d’intérêt ont beaucoup fluctué et il serait bien hasardeux de prédire leur évolution. Sachez que plus d’un propriétaire d’entreprise se demande s’il est sensé d’emprunter actuellement.

Voici six questions à vous poser pour y voir plus clair.

1. Ai-je réellement besoin d’emprunter ?

Supposons que vous manquiez d’argent pour acquérir de nouveaux équipements (efficacité opérationnelle oblige) ou vous adjoindre des ressources supplémentaires afin de continuer à répondre à la demande. Dans ce cas, emprunter peut être judicieux. Une analyse des besoins permettant de déterminer quelle somme serait nécessaire et pendant combien de temps vous aidera à ne pas emprunter plus que nécessaire, ni payer des intérêts superflus.

2. Vu ma situation financière actuelle, puis-je m’endetter davantage ?

Quel est votre fardeau actuel ? Vous le saurez en déterminant votre ratio d’endettement, soit le pourcentage de l’actif de votre entreprise qui est financé par des créanciers. Ce sera l’un des critères examinés par les prêteurs potentiels. Il est donc bon de connaître cette donnée avant d’emprunter.

Divisez votre dette totale par votre actif total. Bien que le « bon » ratio d’endettement varie beaucoup d’un secteur d’activité à l’autre, inférieur à 0,3, il sera considéré comme raisonnable. Au-dessus de 0,6, il vous serait moins facile d’obtenir des prêts supplémentaires et cela peut signifier que vous devriez attendre que vos dettes diminuent.

3. Ma trésorerie pourra-t-elle absorber le surcroît d’endettement ?

Tout emprunt a un coût. Que vous ayez à effectuer des paiements sur capital et intérêts ou des paiements sur intérêts seulement, vous devrez vous assurer d’un flux de trésorerie régulier. Pouvez-vous vous permettre d’emprunter ? Si les taux d’intérêt montaient encore, pourriez-vous faire vos paiements sans trop de difficultés ?

S’il y a lieu, prenez quelques instants pour calculer votre ratio de couverture de la dette. Il s’agit d’une mesure clé de votre capacité à rembourser vos prêts, à en contracter de nouveaux et à verser des dividendes.

Divisez le résultat net d’exploitation par le service de la dette, soit la somme de toutes les dettes à court terme (capital et intérêts compris). Gardez à l’esprit vos prévisions de trésorerie à moyen et à long terme, car il faut vous assurer que votre ratio demeurera suffisant dans un avenir prévisible. En général, plus il sera supérieur à 1,25 (couverture de 125 %), mieux cela vaudra.

Attention, certains prêteurs calculent le ratio de couverture différemment, aussi est-il important de vérifier avec eux quelles méthodes ils utilisent et notamment s’ils prennent en compte les distributions de société.

4. Mon entreprise retirera-t-elle un gain réel d’un emprunt ?

Votre décision d’obtenir un prêt doit être payante à long terme. Son coût doit habituellement être inférieur au rendement généré par l’investissement. Estimez-vous fortement probable que la croissance de l’entreprise sera à la hauteur de l’emprunt ? Des contrats fermes sont-ils sur le point de se conclure ? Êtes-vous en train de conquérir de nouveaux marchés ? Pensez à faire des projections et à dresser des scénarios afin de déterminer l’impact qu’auront les nouveaux revenus et les nouvelles dépenses – y compris le coût de l’emprunt.

« Nous parlons souvent de plans de croissance avec les entrepreneurs, explique Rebecca Vendersleen, première directrice relationnelle, Services financiers commerciaux, RBC. Si vous envisagez un emprunt, le banquier et vous partirez d’un bon pied si vous lui présentez vos projections. Pensez à expliquer d’où elles proviennent – quelles sont vos hypothèses clés, quelle analyse de sensibilité vous avez éventuellement menée ou quels contrats stratégiques sont en cours de négociation. »

5. Compte tenu de l’objectif, quel type d’emprunt convient le mieux ?

La durée pendant laquelle vous aurez besoin d’argent détermine la forme de crédit vers laquelle vous tourner. S’il s’agit par exemple de payer le personnel en attendant que les ventes rapportent, ou s’il faut étoffer les stocks parce que la demande augmente, une marge de crédit d’exploitation est appropriée. Si c’est de l’équipement qu’il faut acheter, mieux vaudra sans doute demander un prêt à terme.

Si l’emprunt doit couvrir l’achat d’un équipement ou d’un véhicule, pensez à la durée de vie de celui-ci. Vous en aurez l’usage pendant trois ans ? Faites en sorte que la période de remboursement du prêt ne soit pas plus longue. Personne ne désire continuer à payer pour un objet devenu inutile.

6. Ai-je pensé à d’autres sources de financement ?

Il existe plusieurs façons d’obtenir les fonds nécessaires pour exploiter et développer son entreprise. Une entreprise qui veut s’étendre, créer des emplois, faire progresser l’innovation, lancer des projets environnementaux, etc. peut faire appel à des subventions et programmes d’incitation gouvernementaux qu’elle n’aura pas à rembourser. Pour plus de détails, lisez l’article 5 façons dont les subventions peuvent contribuer à la croissance de votre entreprise en 2023.

Demandez-vous également si un futur partenaire ne pourrait pas investir dans votre entreprise ou si vous n’auriez pas avantage à vendre tel ou tel actif dont l’exploitation n’est guère lucrative.

En affaires, il est souvent indispensable d’emprunter, surtout si l’on veut étendre ses activités. Évaluez vos besoins mais gardez en tête les autres possibilités de financement, votre situation financière actuelle et future ainsi que le gain visé. Par ailleurs, si vous empruntez et que les taux d’intérêt montent, il est important de procéder à une simulation de crise afin de vérifier que vos finances vous permettraient de continuer à rembourser l’emprunt si son coût augmentait.

Pour y voir plus clair et avoir l’assurance de prendre les bonnes décisions, n’hésitez pas à parler avec un directeur de comptes d’entreprise.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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