Investir dans l’avenir du secteur de la construction et des métiers spécialisés canadien
Publié le juin 5, 2024 • 9 min de lecture
Il n’a jamais été aussi important de s’attaquer à la pénurie de main-d’œuvre spécialisée au Canada, surtout en ce qui concerne le secteur de la construction.
Selon les Perspectives sur la main-d’œuvre du secteur résidentiel 2024-2033 de ConstruForce Canada, pour atteindre les objectifs de logement actuels et combler l’écart d’offre de logements, soit construire 3,5 millions d’unités de logement supplémentaires au cours de cette décennie, la main-d’œuvre employée dans le secteur de la construction résidentielle va devoir augmenter de 83 % par rapport à 2023, pour s’établir à 1,04 million de travailleurs environ. La main-d’œuvre devrait également augmenter de 19 % par rapport à 2023 dans le secteur non résidentiel pour développer les infrastructures nécessaires à ces nouveaux logements. Parallèlement, de nombreux travailleurs qualifiés de la construction prennent leur retraite.
Cet effet défavorable vient grever un secteur déjà en proie à des pénuries de main-d’œuvre. Pour les entreprises, toutefois, il représente une occasion d’investir dans un recrutement et une rétention efficaces de leurs travailleurs qualifiés.
Construire un futur rayonnant pour les jeunes autochtones grâce aux métiers qualifiés
Rod Stagg en est convaincu : un métier qualifié peut ouvrir une carrière brillante aux jeunes autochtones. Il est lui-même membre de la Nation métisse de l’Alberta et peut se targuer de plus de 40 années d’expérience dans les services mécaniques.
Propriétaire de sa propre entreprise de mécanique à Calgary, Rod Stagg a véritablement à cœur de soutenir la jeunesse autochtone canadienne à réussir sa carrière, en trouvant un métier qui lui apportera une stabilité financière et un patrimoine à transférer d’une génération à l’autre. C’est pour cela qu’il a fondé Indigenous Incubator Inc.
Son initiative entendait aider les entrepreneurs et jeunes autochtones à acquérir des compétences professionnelles essentielles et à apprendre un métier menant à la réussite économique. Si l’entreprise a officiellement été fondée en 2022, l’idée sous-jacente est bien plus ancienne.
Le concept d’Ingenous Incubator prend en effet sa source dans l’expérience professionnelle de son fondateur, qui a eu la chance de travailler dans une entreprise de plomberie détenue par un proche lorsque ce dernier cherchait alors un successeur. Rod Stagg, alors compagnon plombier, a fait son apprentissage dans l’entreprise de plomberie. Après avoir été formé par le propriétaire, il a racheté l’entreprise.
« [Le propriétaire] n’avait pas de stratégie pour la fin de son entreprise », se rappelle Rod Stagg. « J’ai tout simplement eu la chance d’être là. Il m’a pris sous son aile et m’a beaucoup appris. Il a été un véritable mentor, tant pour la gestion de l’entreprise que pour le métier. »
La situation est loin d’être unique : au Canada, nombre de gens de métiers qualifiés souhaitent prendre leur retraite ou vendre leur petite entreprise. Rod Stagg a compris que le vieillissement démographique de ces gens de métier représentait une chance pour les jeunes autochtones en quête d’une carrière épanouissante dans un métier qualifié, tout en répondant à la pénurie persistante de main-d’œuvre dans le secteur.
Les gens de métier à l’âge de la retraite peuvent vendre leur petite entreprise à Indigenous Incubator et endosser un rôle de mentor pour transmettre leur savoir et leur expertise à la prochaine génération de travailleurs indigènes. Ces jeunes travailleurs bénéficient d’un apprentissage au sein des diverses entreprises détenues par Indigenous Incubator, leur permettant de devenir compagnon et de continuer à travailler dans ces entreprises – ou d’en fonder une nouvelle.
Rod Stagg explique que ce type de transfert des connaissances est essentiel pour assurer la pérennité, et la réussite, des entreprises autochtones.
« La Nation métisse d’Alberta a signé une déclaration de relation avec Indigenous Incubator et s’est engagée à verser 120 000 dollars de subventions salariales pour l’embauche de jeunes de collectivités métisses cette année », a déclaré Rod Stagg.
Reconnaissant les nombreuses chances offertes à la jeunesse autochtone dans les métiers qualifiés, RBC soutient également Indigenous Incubator.
« RBC a fait tout son possible pour nous soutenir, notamment en augmentant nos marges de crédit ou en nous faisant bénéficier des services Avantage collectif RBC », explique Rod Stagg, faisant référence à un programme RBC qui permet aux employeurs d’accéder à des conseils et des ressources les aidant à faire du bien-être émotionnel, physique et financier de leurs employés une priorité, afin d’augmenter leur productivité.
« Pour décrocher un emploi valorisant et atteindre l’indépendance économique, il faut investir dans le perfectionnement des aptitudes. Partout au Canada, les métiers qualifiés contribuent au bien-être des collectivités et à la croissance économique locale, déclare Chinyere Eni, cheffe, Services bancaires aux Autochtones à RBC. Les jeunes des Premières Nations, des Métis et des Inuits forment le groupe démographique qui croît le plus vite au Canada. En les informant de la manière dont le perfectionnement des aptitudes peut les aider dans leur choix de carrière, on ouvre la voie à une économie plus inclusive. »
Comment attirer et retenir des travailleurs dans les métiers qualifiés
Retenir la main-d’œuvre qualifiée est un défi permanent pour les propriétaires d’entreprise, constate Rod Stagg. Karen Svendsen, directrice générale principale, Petite entreprise, Stratégie d’entreprise et clientèle RBC, partage cet avis : plus que jamais, il est essentiel de disposer de stratégies de recrutement et de rétention solides.
« La pénurie de travailleurs qualifiés au Canada n’est pas nouvelle, mais elle devient de plus en plus préoccupante du fait du vieillissement de la main-d’œuvre et de la demande accrue de compétences numériques », explique-t-elle. « Plus que jamais, les petites entreprises doivent donner la priorité au recrutement et à la rétention de travailleurs qualifiés, en investissant dans des programmes de formation, de développement et de mentorat visant à doter la nouvelle génération du savoir-faire traditionnel, mais aussi de la maîtrise des compétences numériques – essentielles pour pérenniser la croissance de nos différents secteurs et de nos communautés. »
Afin de faciliter le recrutement et la rétention de travailleurs pour des métiers qualifiés, Chinyere Eni et Karen Svendsen invitent les propriétaires de petites entreprises clientes de RBC à consulter les ressources et solutions globales qui peuvent apporter une aide et des conseils précieux pour trouver (et fidéliser) les talents dont ils ont besoin pour leur entreprise.
Par exemple, le portail Employeur pour les jeunes RBC permet aux chercheurs d’emploi de partout au Canada de créer un compte Magnet gratuit pour trouver des emplois et des stages auprès de petites et moyennes entreprises canadiennes, notamment celles faisant partie du vaste réseau d’entreprises clientes de RBC. Magnet propose également un nouveau programme baptisé Parcours de Carrière en construction (créé par ConstruForce Canada), qui met en relation des chercheurs d’emploi avec des petites et moyennes entreprises du secteur de la construction. Ce programme permet aux propriétaires d’entreprise du secteur des métiers qualifiés de remplir leurs postes vacants, tout en profitant d’incitations financières destinées à compenser une partie des coûts d’intégration.
RBC s’est aussi associée à Indeed et à ADP pour proposer des avantages uniques aux propriétaires d’entreprise. Par exemple, les entreprises clientes peuvent bénéficier de 300 $ de crédit pour annonce commanditée en vue de créer des offres d’emploi payantes sur la plateforme employeur Indeed, afin d’attirer des travailleurs qualifiés et de pourvoir plus rapidement les emplois vacants. Une fois le bon candidat trouvé, les propriétaires d’entreprise peuvent utiliser les services complets de paie et de ressources humaines d’ADP pour réduire les obstacles administratifs et consacrer plus de temps à la relation avec les nouveaux employés ainsi qu’à leur formation.
En outre, le fait que les secteurs public et privé mettent en commun leurs forces pour promouvoir les métiers qualifiés comme parcours de carrière rémunérateur et créent des programmes offrant des occasions pour les jeunes Canadiens et d’autres viviers de main-d’œuvre encore inexploités profite à la fois au secteur de la construction et aux travailleurs qualifiés qui y sont employés. Selon l’étude de RBC Dynamisme post-pandémie : le Canada doit préparer les travailleurs de métiers spécialisés, seulement 11 % des nouveaux inscrits aux programmes d’apprentissage en 2019 étaient des femmes. Si le Canada ne parvient pas à attirer davantage de femmes dans les métiers et les postes de direction, ces dernières continueront d’être stigmatisées et de se heurter à des obstacles pour intégrer le marché des métiers et y rester. Ce sont certes d’importants défis, mais il existe des moyens de les relever. RBC soutient des programmes tels que Jill of All Trades, un organisme qui présente aux jeunes femmes de la 9e à la 12e année les avantages d’une carrière dans les métiers spécialisés. Entre 2022 et 2026, plus de 120 événements Jill of All Trades auront lieu au Canada et aux États-Unis et toucheront plus de 25 000 jeunes femmes. En tirant profit de ces outils et de ces solutions, les propriétaires d’entreprise s’assurent une main-d’œuvre plus robuste et compétente, ce qui accroît leur productivité et pérennise les métiers qualifiés pour les années à venir.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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