Règles sur l’immigration aux États-Unis et traitement fiscal pour les Canadiens : sept choses à savoir
Publié le 25 novembre 2024 • 8 min de lecture
Chaque année, des dizaines de milliers de Canadiens déménagent aux États-Unis et près d’un million d’hivernants passent l’hiver dans le sud. Bien que les Canadiens puissent se rendre facilement aux États-Unis, ils doivent se familiariser avec les règles sur l’immigration et l’impôt qu’ils doivent suivre pour un séjour prolongé. Pour vous éviter de mauvaises surprises, voici sept choses que vous devriez savoir, en tant que Canadien, sur le travail, les visites et les séjours aux États-Unis.
Veuillez noter que les renseignements suivants vous sont fournis à titre informatif seulement et ne constituent pas des conseils d’un fiscaliste. Pour obtenir des conseils fiscaux propres à votre situation, adressez-vous à un fiscaliste.
1. Comprendre les règles sur l’immigration aux États-Unis
Elles stipulent qu’un résident canadien ne peut séjourner plus de 182 jours par année aux États-Unis (notez qu’on entend par année une période de 365 jours consécutifs et non une année civile). Si vous dépassez ce nombre, vous pourriez faire face à un certain nombre de conséquences :
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Présence illégale : Si vous dépassez ce nombre, vous pourriez être considéré comme un résident illégal des États-Unis et être interdit de séjour pour une période de trois à dix ans.
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Impôt successoral : Vous êtes assujetti à l’impôt successoral américain sur vos actifs à l’échelle mondiale si vous êtes considéré comme un résident américain au moment du décès.
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Impôt de départ canadien : Lorsque vous cessez d’être un résident canadien aux fins de l’impôt, le gouvernement du Canada peut réclamer un impôt de départ (aussi appelé « impôt sur la disposition présumée ») sur les gains en capital accumulés sur bon nombre de vos actifs.
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Assurance soins de santé : Vous risqueriez de perdre votre statut de résident canadien si vous demeurez trop longtemps aux États-Unis, ce qui aurait probablement des répercussions sur la couverture canadienne de vos soins médicaux.
2. Comprendre les règles fiscales aux États-Unis
Malheureusement, un séjour de moins de 182 jours dans une année donnée ne vous dispense pas automatiquement d’être considéré comme résident des États-Unis et d’avoir à remplir une déclaration fiscale auprès de l’IRS.
Contrairement aux règles applicables à l’immigration aux États-Unis, la durée de séjour aux États-Unis sans pénalité fiscale ne correspond pas à un nombre de jours fixe chaque année. Elle est plutôt établie selon le temps passé aux États-Unis au cours des trois dernières années. C’est ici qu’entre en jeu le critère de séjour d’une durée importante (Substantial Presence Test).
3. Comprendre le critère de séjour d’une durée importante
Le critère de séjour d’une durée importante est une formule que vous pouvez utiliser pour déterminer si vous passez trop de jours aux États-Unis aux fins de l’impôt. Il s’appuie sur le nombre de jours passés aux États-Unis au cours d’une période de trois ans, soit l’année en cours et les deux années précédentes.
La formule est la suivante :
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Additionner les jours passés aux États-Unis pendant l’année courante,
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le tiers (1/3) des jours passés aux États-Unis l’année dernière et
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le sixième (1/6) des jours passés aux États-Unis pendant l’année précédant l’année dernière
Si le total est d’au moins 183 jours, vous répondez au critère de séjour d’une durée importante et vous êtes considéré comme un résident fiscal américain pour l’année en cours (et pourriez devoir verser de l’impôt à l’IRS).
4. Des calculatrices à votre disposition
Vous ne voulez pas faire le calcul ou vous voulez vérifier si vous aviez bien calculé ? La calculatrice du critère de séjour d’une durée importante est un outil pratique pour déterminer votre statut aux États-Unis.
5. Et si vous répondez au critère de séjour d’une durée importante ? Passez au plan B
Si votre séjour aux États-Unis excède 182 jours, mais que vous avez maintenu un lien étroit avec le Canada, il se peut que vous n’ayez pas à payer d’impôt aux États-Unis.
Grâce à l’exemption en vertu de liens étroits (Closer Connection Exception), vous pourriez passer jusqu’à 182 jours par année civile aux États-Unis si vous prouvez que vous entretenez des liens plus étroits avec le Canada. Le gouvernement américain prend en compte un certain nombre de facteurs pour déterminer si cette exemption s’applique à votre cas, comme l’endroit où se trouvent votre maison et votre famille.
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Votre résidence permanente est au Canada
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Votre famille est au Canada
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Vous exercez vos activités d’affaires au Canada
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Vous possédez des biens personnels au Canada, comme une voiture, des meubles et des bijoux
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Vous détenez un permis de conduire au Canada
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Vous êtes membre d’organismes sociaux au Canada
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Vous êtes inscrit sur une liste électorale et vous votez au Canada
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Vous appartenez à une organisation religieuse, politique ou culturelle au Canada
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Vous êtes titulaire d’un compte bancaire au Canada
Pour que cette exception s’applique à vous, vous devez remplir la formule 8840 auprès de l’IRS avant le 15 juin, chaque année.
6) L’exemption ne s’applique pas à vous ? Tout n’est pas perdu !
Si l’exemption en vertu de liens plus étroits ne s’applique pas, vous pourriez tout de même demander une exonération fiscale conformément à la convention fiscale conclue entre le Canada et les États-Unis. L’un des principaux objectifs de la convention est d’éviter la double imposition des contribuables canadiens. Des règles décisives existent donc pour déterminer si vous devez verser de l’impôt au Canada ou aux États-Unis.
Les règles décisives s’appliquent en fonction du rang hiérarchique, en commençant par le premier facteur. Donc, si ce facteur ne règle pas le problème, vous devez passer au prochain facteur et ainsi de suite.
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Disposez-vous d’une résidence permanente au Canada ou aux États-Unis ?
Si vous disposez d’une résidence permanente dans les deux pays, vous pourriez devoir consulter la deuxième règle décisive.
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Avec quel pays entretenez-vous les relations économiques et personnelles les plus étroites ?
Par exemple, votre famille se trouve-t-elle au Canada ? Exploitez-vous une entreprise au Canada ? Vos comptes bancaires et vos adhésions à des organismes sociaux se trouvent-ils au Canada ? Êtes-vous inscrit sur une liste électorale et votez-vous au Canada ?
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Dans quel pays habitez-vous habituellement ?
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De quel pays êtes-vous citoyen ?
Pour demander une exemption en vertu de la convention fiscale, vous devez normalement produire une déclaration de revenus pour non-résidents des États-Unis (formule 1040NR) et joindre une demande d’exemption en vertu d’une convention (formule 8833), qui indique que vous êtes un résident canadien en vertu de cette convention.
7. Vous pouvez vérifier en ligne la durée de vos séjours au-delà de la frontière
Si vous n’avez pas tenu un compte précis du temps que vous avez passé aux États-Unis au cours des dernières années, ne vous inquiétez pas. Le Canada et les États-Unis échangent des renseignements sur vos entrées et sorties, et les services frontaliers américains vous donnent un accès en ligne à un relevé de vos passages à la frontière. Pour le consulter, vous devez avoir votre passeport à portée de main, car vous devrez entrer des renseignements y figurant.
Conclusion
Pensez à séjourner aux États-Unis moins de 182 jours par période de 365 jours consécutifs pour ne pas être considéré comme un résident fiscal américain. Faites le suivi du temps passé aux États-Unis au cours des trois dernières années pour éviter des pénalités et le paiement d’impôt supplémentaire.
Si vous avez presque atteint le nombre de jours permis aux États-Unis ou que vous avez des questions sur vos séjours passés ou futurs, adressez-vous à un conseiller fiscal ou juridique pour éviter des surprises et avoir l’esprit tranquille.
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.
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