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Où est passé mon argent: L’inflation alimentaire au Canada

Par RBC

Publié le mai 8, 2024 • 5 min de lecture

En collaboration avec RBC

Il fut un temps où remplir un panier d’épicerie était rapide et sans douleur. Aujourd’hui, cela nous fait l’effet d’un coup de poing. Au cours des cinq dernières années, la hausse des prix des produits de base comme les pommes de terre (+36%) et le bœuf haché (+27%) a incité de nombreux Canadiens à modifier leurs habitudes d’achat. Et malgré ces changements, les Canadiens sont toujours confrontés à des coûts alimentaires nettement plus élevés. Voici l’impact de l’inflation alimentaire sur les familles canadiennes. 

Infographie: L’augmentation du coût de l’épicerie au Canada

Les familles en paient le prix

Prenons une famille de quatre personnes: un couple avec un garçon de 5 ans et une fille de 10 ans. Au cours des cinq dernières années, leurs dépenses alimentaires ont bondi de 26%, selon les données du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie. En 2019, ils ont dépensé en moyenne 974$ par mois pour l’alimentation. En 2024, leurs dépenses mensuelles moyennes s’élèvent à 1 227$.  

Comme les Canadiens ont adapté leurs habitudes de consommation, ce scénario ne rend pas compte de l’impact total de l’inflation des prix des denrées alimentaires. Pour vous donner une idée plus précise de l’inflation alimentaire, nous avons également étudié le scénario d’un panier d’épicerie de 1 000$ en 2019 qui passerait à 1 296$ en 2024, soit une hausse de 29,6%.

L’inflation des produits préférés des familles

L’inflation des denrées alimentaires frappe les Canadiens depuis un certain temps déjà.

20202021202220232024 (prédiction)
Boulangerie et produits céréaliers2.20%1.70%14.80%8.00%6.00%
Produits laitiers3.10%5.10%9.70%4.00%2.00%
Fruits1.80%2.50%11.40%3.00%2.00%
Légumes2.40%-2.10%12.70%7.60%6.00%
Viande6.10%9.50%7.60%4.40%6.00%
Fruits de mer2.60%2.50%7.60%4.30%4.00%
Breuvages sans alcool et autres produits d’épicerie1.80%5.30%12.80%6.70%3.00%
Restaurant2.10%3.10%7.50%6.10%4.00%

Source: Rapports annuels sur les prix des denrées alimentaires du Laboratoire des sciences analytiques en agroalimentaire de l’Université Dalhousie.

Les dépenses alimentaires ont augmenté de plus de 30% dans trois des huit catégories: boulangerie et céréales, viande, breuvages et autres produits. Mais toutes les catégories ont augmenté d’au moins 20%.

Avec un budget d’épicerie de 1 000$ par mois en 2019, le ménage moyen aurait dépensé 144$ pour la viande. Il dépenserait désormais 199$ pour la viande. Et pour les personnes qui aiment les plats à emporter ou les repas au restaurant, les coûts sont passés de 269$ à 336$ par mois.

D’autres produits ont connu des augmentations de prix significatives. Le bœuf haché est passé de 8,88$/kg à 11,16$. Les personnes qui ne mangent pas de viande n’ont pas été beaucoup mieux loties. Le prix du tofu (350 g) a augmenté de 16%. Les tomates en conserve, un aliment de base populaire, ont augmenté de 54%. La margarine doit-elle être considérée comme un produit de luxe? Peut-être, compte tenu de l’augmentation spectaculaire de 71% de son prix au cours des cinq dernières années.

La réduflation: Pourquoi on ne se rend pas toujours compte qu’on paie plus cher

Les entreprises ont largement adopté la réduflation, réduisant la taille des emballages pour augmenter leurs marges bénéficiaires face à l’augmentation des coûts. Le problème est si répandu que Radio-Canada a récemment couvert le sujet.

Aimez-vous faire de la pâtisserie? Attention, le sucre Redpath est passé de 2 kg à 1,5 kg, soit une réduction de 2 %. Le sac de Doritos de 80 g est maintenant de 72 g, et le savon Dawn est passé de 479 ml à 431 ml, tout en restant au même prix. Les produits de garde-manger, tels que les collations et les produits surgelés, sont les plus souvent victimes de la contraction des prix.

Quel est le coût mensuel pour nourrir votre famille?

Comme les besoins nutritionnels varient en fonction du sexe et de l’âge, le coût de la nourriture varie. Les membres de la famille les plus coûteux à nourrir sont les femmes enceintes et allaitantes et les adolescents âgés de 14 à 18 ans. Leurs dépenses alimentaires mensuelles, en 2024, s’élèvent respectivement à 363$ et 388$ par mois. Les tout-petits coûtent moins cher, avec une moyenne de 197$ par mois. Sur la base de cette étude, les Canadiens peuvent s’attendre à ce que leur facture d’épicerie soit de 26% à 30,25% plus élevée aujourd’hui qu’elle ne l’était en 2019. 

Des stratégies pour épargner

Face à l’inflation alimentaire, nous n’avons que peu de choix: changer de marque ou de magasin, ou rechercher des rabais. Pour s’adapter, les Canadiens délaissent les épiceries traditionnelles au profit des grandes surfaces. 

En effet, la part des ventes dans les grandes surfaces est passée de 21,6% au début de 2021 à 25,9% à la fin de 2022. Les Canadiens ont également réduit la quantité de nourriture achetée. Selon la même étude, 86% des Canadiens ont modifié leurs habitudes de consommation, la plupart d’entre eux achetant désormais moins de produits qu’auparavant. Les produits frais sont les articles les plus achetés à prix réduit, suivis de près par les viandes. Par conséquent, 29,8% des Canadiens choisissent désormais leur magasin en fonction des rabais qui y sont pratiqués.

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

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Sujets:

Établissement d’un budget