Les récentes tensions commerciales ont braqué les projecteurs sur le secteur canadien de fabrication des aliments et des boissons.
En effet, plus de 60 % des exportations agricoles et agroalimentaires du pays sont vendues de l’autre côté de la frontière, tout comme 30 % de nos aliments transformés et 10 % de nos boissons transformées.
Le secteur agroalimentaire a grandement contribué à l’économie canadienne, représentant 7 % de son PIB en 2023 (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement) et totalisant des revenus de près de 100 milliards de dollars. Il est également responsable d’un emploi sur neuf et emploie 2,3 millions de personnes au pays.
Ce secteur d’activité essentiel est toutefois confronté à divers nouveaux défis dans la foulée des droits de douane imposés par les États-Unis. Il ne s’agit pas seulement de la hausse de ses coûts de vente sur son marché d’exportation principal. La guerre commerciale a plusieurs effets secondaires, y compris une augmentation du coût des ingrédients et des intrants en raison des droits de douane réciproques, une diminution de la confiance des consommateurs et un contexte de volatilité générale.
Les producteurs canadiens d’aliments et de boissons doivent s’adapter à l’évolution de la situation. Voici certaines manières dont les producteurs canadiens d’aliments et de boissons peuvent se préparer en vue de l’incertitude à venir.
Avoir tous les faits en main
Pour composer avec la volatilité, il faut être en mesure de prendre rapidement des décisions éclairées.
L’expérience et la connaissance du secteur peuvent être suffisantes pour affronter des difficultés récurrentes ; cependant, en cas de circonstances sans précédent, il est important de fonder les décisions sur des données plutôt que sur l’instinct.
« Vous devez prendre en considération quelles données sont accessibles pour soutenir ces décisions et les utiliser pour élaborer des prévisions et tester différents scénarios, conseille Jane Henderson, vice-présidente, Marchés principaux, secteur commercial. Vous devez réellement comprendre vos chiffres afin de pouvoir appuyer vos décisions sur un dossier solide. »
En période de volatilité, les données de qualité peuvent s’avérer très utiles, de sorte qu’il est judicieux d’investir dans leur collecte et leur utilisation.
Mettre à niveau la technologie
Le secteur agricole connaît une transformation technologique majeure, et une grande partie de cette innovation a lieu ici même, au Canada.
Le secteur de l’agriculture de pointe du pays a reçu des investissements de plus de 4 milliards de dollars (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement) au cours de la dernière décennie, affichant un taux de croissance annuel composé de 8,4 % qui excède de loin la moyenne mondiale de 2,6 %. Ces solutions locales et d’autres initiatives provenant de partout dans le monde visent à améliorer les coûts de main-d’œuvre, la prise de décisions, la production, la qualité des produits, la lutte antiparasitaire et la réduction des déchets, et à faciliter une meilleure rentabilité.
« En tant que pays, nous avons tendance à sous-investir dans l’adoption technologique, affirme Mme Henderson. C’est le bon moment pour mettre l’accent sur ce que vous pouvez contrôler et pour investir en automatisation, en collecte de données et en amélioration des chaînes de production pour contribuer à rendre les activités plus efficaces. »
Ces investissements peuvent être difficiles pour les producteurs alimentaires qui doivent composer avec de nouveaux défis économiques. C’est pourquoi Mme Henderson recommande de travailler avec un partenaire bancaire pour explorer les programmes offerts par les gouvernements et organismes fédéraux et provinciaux ainsi que par des associations et des réseaux sectoriels.
Se rallier au mouvement « Acheter canadien »
Alors que les producteurs alimentaires canadiens affrontent une menace externe, leurs collectivités ont offert leur soutien de façon importante.
Un sondage récent (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement) a démontré que plus de 60 % des Canadiens sont prêts à payer de 5 à 10 % plus cher pour des fruits, des légumes, des produits laitiers ou de la viande provenant du Canada plutôt que des États-Unis.
« Ce mouvement d’achat canadien, qui s’est maintenu, représente une véritable occasion pour les producteurs, les fabricants et les détaillants canadiens », explique Mme Henderson.
Les producteurs alimentaires canadiens peuvent tirer profit du soutien local en indiquant « Fabriqué au Canada » sur leurs emballages (s’il y a lieu), en publiant des histoires sur les médias sociaux et en faisant connaître la provenance locale de leurs produits.
L’élimination des obstacles au commerce interprovincial, (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement) l’explosion du soutien aux entreprises locales et l’étiquetage des produits canadiens chez les détaillants (ce lien mène à un site web dont le contenu est en anglais seulement) font en sorte que le moment est idéal pour explorer les occasions de prendre de l’expansion sur le marché intérieur.
Chercher de nouveaux marchés internationaux
Alors que les producteurs d’aliments canadiens ont longtemps privilégié le marché américain, l’occasion est peut-être venue d’explorer ailleurs.
Le pays est signataire de 15 accords de libre-échange, qui couvrent 51 marchés mondiaux dont le PIB global représente 61 % de l’économie mondiale. Le Canada est également largement reconnu comme ayant un système de salubrité des aliments qui compte parmi les plus solides au monde, de sorte que les producteurs locaux sont bien équipés pour répondre aux normes internationales.
« Dans un environnement où les normes s’assouplissent, nos normes de salubrité et nos exigences de traçabilité nous avantagent », explique Mme Henderson.
Selon elle, les Canadiens devraient d’abord se tourner vers notre autre partenaire commercial nord-américain.
« Nous avons déjà une logistique, des chaînes d’approvisionnement et des routes commerciales établies avec le Mexique. C’est donc un marché potentiel très intéressant à explorer pour les producteurs canadiens », poursuit-elle. « N’ignorez cependant pas l’Europe ou l’Asie-Pacifique, car la marque canadienne est robuste et sa diversité lui permet de bien répondre aux goûts étrangers. »
Ceux qui considèrent les endroits plus éloignés peuvent examiner leurs options avec RBC Connexion Globale qui fournit des ressources, des actualités et des renseignements sur les occasions de commerce international pour les entreprises canadiennes.
« Nous travaillons en étroite collaboration avec Exportation et développement Canada afin de fournir des services-conseils pour aider nos clients à exporter leurs produits, affirme Johnny Blancas, directeur général, Marchés principaux, secteur commercial. Nous offrons également un Espace commercial où nous mettons en contact des clients locaux avec des partenaires mondiaux, qu’ils cherchent des clients ou des fournisseurs avec qui faire affaire à l’extérieur d’Amérique du Nord.
Trouver des façons d’éviter les droits de douane
Bien qu’investir dans la technologie et chercher de nouveaux marchés puisse aider à atténuer les effets des droits de douane américains, le Canada ne peut pas se permettre d’ignorer entièrement le plus grand marché de consommation le plus proche du Canada.
« Les États-Unis seront toujours le marché le plus près, le plus accessible et le plus important, et il n’est pas toujours réaliste de vouloir les écarter », affirme Mme Henderson, qui conseille aux producteurs alimentaires canadiens de réduire leurs expositions aux droits de douane en réévaluant ce qui traverse la frontière. « Vous devez examiner soigneusement vos chaînes d’approvisionnement et vous efforcer de les axer davantage sur les fournisseurs locaux », poursuit-elle.
Dans certains cas, l’augmentation de la production intérieure sera requise pour desservir le marché canadien, alors que dans d’autres, la production aux États-Unis de biens destinés aux tablettes américaines devra être augmentée.
« Les clients nous confient chercher des moyens d’aborder leur chaîne d’approvisionnement différemment, par exemple en trouvant d’autres fournisseurs internationaux qui proviennent d’ailleurs que les États-Unis afin d’éviter les droits de douane réciproques imposés sur les produits entrant au Canada, explique M. Blancas. À titre de partenaire bancaire, nous tentons d’offrir certaines capacités de prestation de conseils en matière de financement du commerce international et d’aider nos clients à mieux comprendre la proposition de valeur du commerce international. »
Discuter avec des experts
Rester au fait de l’évolution rapide des politiques commerciales et de leurs répercussions en aval constitue en soi un travail à temps plein.
Les producteurs alimentaires canadiens ont déjà beaucoup à faire, c’est pourquoi il est important de faire appel à des experts sectoriels pour obtenir des conseils adaptés à leurs circonstances uniques.
« RBC peut aider ses clients à élaborer des stratégies de croissance et à gérer le risque, pas seulement grâce à l’expertise que nous offrons, mais également en les mettant en relation avec d’autres ressources au sein de la Banque et dans l’ensemble de l’écosystème. »
Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.