Skip to main content

Perspectives économiques 2023 – Incidence pour les propriétaires d’entreprise [webinaire récapitulatif]

Par Diane Amato

Publié le mai 31, 2023 • 9 min de lecture

Le Canada reste confronté à des perspectives économiques difficiles ; les hausses des taux d’intérêt et l’inflation, en particulier, ont exercé une pression considérable sur les ménages du pays. Cela se répercute sur les propriétaires de petites entreprises, qui doivent trouver un moyen de maintenir leurs ventes, de rester concurrentiels, de survivre et de prospérer dans cet environnement défavorable.

Être conscient des vents contraires qui secouent l’économie canadienne – et comprendre les prévisions – peut aider les entrepreneurs à se préparer, à s’adapter et, éventuellement, à orienter leur entreprise pour qu’elle reste sur la voie de la réussite, même en ces temps difficiles.

Perspectives économiques de 2023

Josh Nye, économiste principal à RBC, a présenté un aperçu des perspectives économiques du Canada. En voici les grandes lignes :

Une récession ?

M. Nye et son équipe maintiennent leur prévision d’une récession légère au Canada et aux États-Unis au cours des prochains trimestres. « Il ne s’agit pas d’une récession majeure », précise-t-il. « La situation est totalement différente de celle du début de 2020, lorsque l’économie s’est effondrée. Il s’agit plutôt d’un fléchissement de l’économie canadienne », explique-t-il, ajoutant que le ralentissement du secteur immobilier et que la diminution des dépenses de consommation sont les principaux freins à l’économie.

Inflation

L’inflation a été un grand thème au Canada et dans d’autres pays au cours de la dernière année. Le taux d’inflation global (qui comprend les produits de base comme les denrées alimentaires et l’énergie) a atteint 8 % au cours de l’été dernier, soit le taux le plus élevé enregistré au Canada en près de 40 ans. « Le prix de l’énergie y est pour beaucoup, mentionne M. Nye en ajoutant que l’inflation des denrées alimentaires reste assez forte et continue de causer des maux de tête aux ménages ».

Puisque le prix des matières premières agricoles commence à baisser, comme celui des transports, il prévoit une certaine amélioration à cet égard. Parallèlement, la forte visibilité du prix des denrées alimentaires pèse sur la confiance des Canadiens et contribue à alimenter d’autres obstacles économiques, comme les dépenses de consommation.

Taux d’intérêt

Au cours de la dernière année, la Banque du Canada a augmenté son taux au jour le jour de 4,25 %. En janvier, elle a annoncé qu’elle allait « faire une pause » afin d’évaluer l’incidence de ces hausses et de laisser le temps à la politique monétaire de se répercuter dans le système.

« À l’heure actuelle, elle maintient cette pause, soulignant à l’intention du marché que, si l’inflation ne diminue pas autant qu’elle le prévoie, ou que si l’économie ne ralentit pas autant qu’elle le prévoie, elle pourrait devoir relever davantage les taux d’intérêt », explique M. Nye. Cela dit, comme M. Nye et son équipe s’attendent à un ralentissement, il est peu probable que les taux augmentent encore. « Par contre, je ne pense pas que les taux baisseront avant le début de l’année prochaine », ajoute-t-il.

Marché du travail

Comme les entrepreneurs le savent déjà, la pénurie de main-d’œuvre a été un problème majeur au cours de la dernière année. Le taux de chômage est de 5 %, proche d’un creux record, et les entreprises éprouvent toujours de la difficulté à attirer des travailleurs. « L’étroitesse du marché du travail a contribué à une forte croissance des salaires d’environ 5 % », précise M. Nye, ce qui est « bien supérieur à ce que souhaite la Banque du Canada ».

Étant donné la perspective d’une récession légère au cours des prochains trimestres, M. Nye s’attend à ce que le taux de chômage augmente, ce qui devrait apporter un certain répit aux entreprises. Mais, comme ce taux est actuellement très bas, il faudra du temps pour que l’effet se fasse sentir.

Incidence sur les dépenses de consommation

Même si le salaire de bon nombre de Canadiens a augmenté, la hausse des prix signifie que l’argent durement gagné ne va pas aussi loin. « Selon moi, cela explique le recul important de la confiance des consommateurs », déclare M. Nye.

La hausse des taux d’intérêt, qui touche les Canadiens qui doivent renouveler leur hypothèque et qui ont à rembourser d’autres dettes, signifie qu’il reste moins d’argent pour le ménage moyen, ce qui explique pourquoi les perspectives de consommation sont plus pessimistes par rapport à l’année dernière.

Trouver des occasions pour son entreprise

« L’un des principaux atouts dont nous disposons en tant qu’entrepreneurs et propriétaires de petites entreprises est la possibilité de découvrir les portes qui s’ouvrent à nous », déclare Shelagh Cummins, cheffe de la direction et fondatrice de The Road to Seven. « Même si nous aimerions contrôler les taux d’intérêt et les taux d’emprunt, il faut reconnaître que cela est hors de notre portée. Tout ce que nous pouvons faire, c’est nous concentrer sur ce que nous sommes en mesure de contrôler et miser sur ce qui fonctionne bien. »

Consciente de la volatilité du monde économique, Mme Cummins prodigue les conseils pratiques suivants pour aider à gérer la situation actuelle :

Réévaluer votre clientèle cible

Dans un contexte où la confiance et les dépenses de consommation ont diminué au cours de la dernière année, Mme Cummins souligne que certains segments de la population seront plus durement touchés que d’autres. « Lorsque l’on crée une entreprise, le créneau est déterminant pour les revenus potentiels. Si la clientèle que vous visez se situe dans un segment durement touché, il est probablement temps de changer quelque peu de cap et de réfléchir à d’autres segments qui pourraient avoir besoin de vos services. »

Revoir le modèle d’affaires

« Les taux d’intérêt sont ce qu’ils sont », déclare Mme Cummins avec pragmatisme, en reconnaissant que les entrepreneurs n’ont aucune emprise à cet égard. Cela signifie toutefois que le coût d’exploitation d’une entreprise a augmenté. « Comparez vos coûts d’exploitation actuels à ceux d’il y a un an et, si vous n’avez pas augmenté vos prix au cours de l’année dernière, vous vous rendez un mauvais service, car vous perdez de l’argent », dit-elle en encourageant les propriétaires à examiner de près leurs chiffres.

Gérer ses dettes

S’il est impossible de contrôler l’augmentation des taux d’intérêt, il est possible de réévaluer votre recours à l’endettement. Et, du même coup, de réduire vos coûts d’exploitation.

Repenser les comportements liés à la pandémie

Pendant la pandémie, avez-vous accumulé des stocks sur vos étagères en ne sachant pas quand et comment vous alliez recevoir la prochaine livraison ? Si votre chaîne d’approvisionnement s’est améliorée, Mme Cummins suggère de repenser cette stratégie si elle permet de libérer des liquidités et de réduire les coûts d’emprunt.

Prendre des décisions en fonction des flux de trésorerie

« Le moment est venu de comparer les rentrées et les sorties d’argent et de comprendre vos dépenses par rapport à vos revenus », explique Mme Cummins. Elle souligne que certains entrepreneurs avec qui elle collabore ont quitté leurs bureaux de location pour revenir à la maison. « Même si c’était bien pour eux de sortir de la maison, cela représentait une dépense qui ne rapportait pas forcément plus d’argent. Il est important de prendre de bonnes décisions d’affaires et d’examiner les liquidités sous cet angle. »

Établir un point de différenciation

Pourquoi vous choisirait-on plutôt qu’un autre ? Mme Cummins invite les entrepreneurs à répondre à cette question et à le faire savoir haut et fort. « Les gens vont continuer à consommer. Certains moins, et d’autres peut-être pas, mais votre travail en tant que propriétaire de petite entreprise est de trouver ceux qui consomment encore. C’est le moment de réfléchir à votre message, au positionnement de votre marque, à votre importance et à ce qui vous différencie sur le marché. »

Rechercher des partenariats

S’associer à une autre entreprise qui présente un autre produit ou un autre service à votre clientèle représente une façon de s’intégrer dans une collectivité et d’offrir une valeur ajoutée incroyable. « Nous avons tellement peur de nous associer à d’autres entreprises parce qu’elles nous font concurrence, alors qu’en fait cela représente un outil très puissant », explique Mme Cummins, ajoutant qu’il existe d’importantes occasions de coentreprises où les deux entreprises y gagnent.

Double-cliquer sur sa stratégie de commerce électronique

Certains croient que le commerce électronique est chose du passé et qu’il a avant tout permis de répondre à des besoins particuliers pendant la pandémie, mais Mme Cummins insiste sur le fait qu’il s’agit d’un élément clé de croissance. « Les entreprises traditionnelles qui ont dû passer rapidement à la vente en ligne voient maintenant une clientèle qui ne veut magasiner que par voie numérique. Les clients ont appris à magasiner en ligne et c’est donc à nous d’offrir les deux possibilités et de proposer un modèle hybride. »

En effet, le dernier sondage mené par RBC auprès de petites entreprises a révélé que les gens recherchent le contact humain d’un service en personne avec la rapidité et la commodité du commerce électronique.

Embaucher pour la croissance

Lorsque l’argent se fait rare, on a tendance à ne pas compter ses heures au travail. « Mais on finit par se heurter à un mur, prévient Mme Cummins. Votre tâche consiste à continuer à trouver des moyens d’accroître vos revenus et vos bénéfices. Cela peut parfois supposer le risque de recruter. À mesure que votre entreprise croît, vous devez passer du rôle d’exécutant à celui de dirigeant. »

Une économie instable est l’occasion pour les petites entreprises de briller. « C’est le moment de faire preuve de détermination, de cran et de résilience », affirme Mme Cummins. Ainsi, lorsque les Canadiens qui ont cessé de consommer reviendront sur le marché, une fois l’économie en meilleure posture, vous occuperez déjà une position enviable sur le marché, et votre entreprise sera plus grande et plus forte que jamais.

Regardez la vidéo

Mot de passe: RBCsmallbiz

Le présent article vise à offrir des renseignements généraux seulement et n’a pas pour objet de fournir des conseils juridiques ou financiers, ni d’autres conseils professionnels. Veuillez consulter un conseiller professionnel en ce qui concerne votre situation particulière. Les renseignements présentés sont réputés être factuels et à jour, mais nous ne garantissons pas leur exactitude et ils ne doivent pas être considérés comme une analyse exhaustive des sujets abordés. Les opinions exprimées reflètent le jugement des auteurs à la date de publication et peuvent changer. La Banque Royale du Canada et ses entités ne font pas la promotion, ni explicitement ni implicitement, des conseils, des avis, des renseignements, des produits ou des services de tiers.

Partager cet article

Sujets:

Entrepreneur Établissement d’un budget Inflation